Les semeuses

exposition Les semeuses est une proposition de l’association Pour La Peinture, elle présente le travail de trois artistes de renommée internationale : Anne-Marie Durou, Barbara Schroeder, Marie-Françoise Poutays. Elles vivent et travaillent à Bordeaux et dans le département de la Gironde. Leur travail questionne notre monde, l’art, l’écologie, le paysage, la nature.

L’association s’intéresse à l’art contemporain sous toutes ses formes, performance, sculpture, installation, dessin, gravure et en se questionnant la permanence de la peinture

Elles présentent, au sol et sur les murs, leurs œuvres, comme des semeuses, et offrent leurs créations à la pensée et à l’imaginaire du spectateur.

La nature dans l’art

La nature, le paysage apparaissent représentés, en tant que tels, dans la peinture, en Italie au XVIéme siècle. Avant, la nature, le paysage n’étaient qu’un arrière plan, une percée vers le lointain. Ce n’est qu’au XVIIéme siècle que ces sujets furent développés dans la peinture hollandaise, donnant naissance au grand genre du paysage. Trois autres grands genres apparurent aussi à cette époque : le portrait, la nature morte, la scène de genre.

Collection du MusBA Bordeaux

Jacob Salomonsz van Ruysdael

Lisière de forêt avec deux bergers, XVIIéme
Collection du MusBA Bordeaux

Les peintres hollandais de ce temps, de confession protestante, peignaient la nature, les paysages, la vie des champs et des travaux champêtres hors représentation religieuse (biblique), ce qui était une nouveauté. En cela, ils voulaient rendre hommage à la création du monde et à la beauté de la nature : Ruysdael, Cuyp, Cappelle…

Plus tard, au tournant du XVIIéme et du XVIIIéme siècle ce furent des peintres anglais comme Constable, Turner qui peignirent une nature plus sauvage; les éléments, l’orage, la pluie, le feu…

Au XIXéme siècle, l’école de Barbizon célébra à sa façon la nature et surtout la place de l’homme dans la nature. Petit homme parmi les grands arbres sur des chemins étroits… La forêt de Fontainebleau était leur lieu de prédilection : Corot, Millet, Rousseau, Daubigny, Diaz de la Pegna…

Ensuite vinrent les impressionnistes qui viennent peindre dans le paysage même. Ils peignent la lumière naturelle, ses changements constants : Boudin, Monet, Cézanne, Morisot…

Richard Long

White Rock Line, 1990

Collection CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux

Au XXéme siècle, le Land art, l’Arte Povera interviendront directement dans le paysage ou avec des matériaux naturels en évoquant la force et la fragilité de la nature, avec une nouvelle conscience : la fragilité de notre monde, de la nature. Mario Merz, Richard Long, Giusepe Penone, Smithson…

Aujourd’hui, l’écologie fait parti des consciences et les artistes s’en font l’écho. 

Les femmes dans l’histoire de l’art

De la préhistoire à nos jours, les femmes ont été soit modèles, muses ou compagnes et depuis peu, finalement, elles sont reconnues comme artistes à part entière.
Longtemps interdites de pratiquer la peinture, elles sont parvenues cependant à imposer leurs sujets et leurs pratiques.

La première d’entre elles fut Artémisia Gentileschi à la Renaissance. Elle sut affirmer sa pratique à l’égal des hommes. Elle est une exception pour cette époque et les siècles suivants.

Artémisia Gentileschi

Autoportrait en Allégorie de la peinture 1638-1639,

Royal Collection, Windsor

Ce n’est finalement qu’au XIXéme siècle que les ateliers des peintres s’ouvrirent aux femmes. C’est la fin des académies réservées exclusivement aux hommes. Songeons à cette peinture de Thomas Couture qui représente une élève en train de peindre dans son atelier : L’élève américaine, vers 1850.

Fin XIXéme, de nombreuses femmes artistes apparurent au grand jour : Rosa Bonheur, Berthe Morissot, Mary Cassat, Camille Claudel…
Leur vie fut cependant chahutée par les hommes qui estimaient toujours que la peinture n’était pas faite pour les femmes. Seule Rosa Bonheur sut véritablement s’imposer et récolter, de son temps, tous les honneurs à l’égal des hommes.

Puis, tout au long du XXéme siècle de grands noms surgirent et une place de plus en plus importante fut accordée à leur travail : Frida Kahlo, Sonia Delaunay, Gabriele Munter, Alice Halicka, Georgia O’Keefe, Louise Bourgeois, Syndi Sherman, Niki de Saint-Phale, Joan Mitchel, Annette Messager…

Aujourd’hui, au XXIéme siècle, les femmes peuvent proposer leur travail à l’égal des hommes. Cependant les propositions d’expositions restent rares. 

L’exposition Les semeuses présente le travail de trois femmes, qui, chacune à leur façon, questionnent le présent, l’avenir, l’écologie, les mutations, la nature, le paysage…. tant dans leur pratique que dans leur réflexion.

L’écologie

L’écologie est au centre des préoccupations contemporaines.
Elle est l’objet et le sujet de réflexions qui peuvent prendre forme à travers des expressions : peintures, dessins, installations, performances. Anne-Marie Durou, Barbara Schroeder, Marie-Françoise Poutays témoignent de ces questionnements. Leurs œuvres envahissent l’espace, au sol et sur les murs en exprimant leur perception du monde actuel et en sensibilisant à sa fragilité.

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